Vous en avez rêvé, et c’est fait : vous voilà arrivés dans votre destination de voyage, valises d’une main et enfants de l’autre. Deux options : soit vos adorables bambins ont dormi dans l’avion (mais pas vous !) et sont tout excités à l’idée d’être arrivés, soit vous traînez des somnambules hébétés qui ne rêvent que de se coucher alors qu’il est neuf heures du matin. C’est le moment de rester zen et de mettre en œuvre votre légendaire sens de la diplomatie pour gérer au mieux les rythmes de chacun !
Déjà, si bébé a moins de 6 mois, le décalage horaire ne devrait pas poser de gros problèmes puisque son horloge interne lui est encore propre. Au-delà des 6 mois, il est plus sensible aux cycles jour/nuit. Un enfant aura besoin en général de 24 heures pour s’adapter à chaque heure de décalage horaire. Il n’existe pas de solution miracle pour gérer le jet lag, mais voici quelques pistes à explorer pour aider votre enfant à s’adapter plus rapidement à un nouveau fuseau horaire.
En tout premier lieu :
Ne pas stresser !
C’est normal d’avoir des préoccupations face à l’inconnu. Les effets du décalage horaire sont incontrôlables et ne peuvent être totalement prévenus. Chaque enfant est unique et réagit différemment (tout comme les adultes !).
La bonne nouvelle est que les petits ont une capacité d’adaptation impressionnante. Il faut avoir confiance en leurs capacités !
Planifiez à l’avance pour les petits décalages horaires
Si vous avez un petit décalage horaire (moins de 3 heures), vous pouvez commencer à vous adapter quelques jours avant votre départ. Vous pouvez par exemple décaler l’heure du coucher de votre bébé d’environ 15 à 20 minutes par jour.
Pour les grands décalages horaires, comme le décalage entre le jour et la nuit, une transition progressive sera difficile à mettre en place. Il vaut mieux vous y mettre le moment venu !
Le jour du départ :
Commencez à vous adapter dès que vous quittez la maison
Commencez l’adaptation dès que vous débutez le voyage. Si vous prenez l’avion, commencez dès le décollage et essayez de faire manger, dormir et jouer votre bébé en fonction du fuseau horaire de votre destination.
En continuant à suivre certaines de vos habitudes, vous aiderez votre bébé à mieux comprendre ce que l’on attend de lui, même si son horloge biologique lui dit autre chose. Par exemple, mettez le pyjama et la turbulettes/le sac de couchage de votre bébé à l’heure du coucher, et apportez sa couverture ou son doudou préféré.
Ça peut sembler contraignant d’emporter tout ça dans votre bagage à main, mais ça en vaut la peine si vous voulez que votre bébé s’adapte plus rapidement au nouveau fuseau horaire !
Privilégier les vols de nuit
Préférez les vols de nuit, pour permettre à vos enfants de dormir plus facilement et plus longtemps durant le voyage.
Si toutefois vous n’avez pas d’autres choix que prendre un vol de jour, invitez-le à dormir en faisant une routine du dodo, une fois le repas terminé ou dès que vous percevez des signes de fatigue :
- une toilette rapide avec passage aux WC ou changement de couche, pyjama ou tenue chaude et confortable pour dormir
- une histoire ou toute activité calme permettant la détente
- et un gros câlin avec papa ou maman
Chez les plus petits, une promenade en porte-bébé ou en écharpe avec le ronron de l’avion a en général un effet soporifique.
Si vous avez la chance d’avoir un bassinet à disposition dans l’avion, emportez avec vous un très grand lange avec du scotch, pour l’installer par-dessus comme une tente, et isolez ainsi votre enfant des lumières et stimulations extérieures.
Sur les vols longs courriers, et encore plus si vous avez une escale, l’investissement dans une poussette acceptée en cabine peut être intéressant, (comme la Yoyo de la marque Baby Zen ou la Ant de Bugaboo). Votre enfant pourra profiter de toutes les « promenades » dans l’aéroport pour dormir (et par la même occasion, vous pourrez un peu soulager votre dos et vos bras).
Pendant le vol, il est essentiel de veiller à une bonne hydratation des enfants. Offrez-leur
régulièrement de l’eau, en évitant les boissons sucrées ou les sodas. Préférez également des
aliments légers et sains pour les repas servis à bord.
Une fois sur place :
Saluer le soleil
La lumière naturelle est notre meilleure alliée afin de rétablir le cycle circadien autant chez l’adulte que chez le bébé ou l’enfant. À l’arrivée ou au retour, sortez le plus souvent possible à l’extérieur et profitez des rayons du soleil ! Vous maximisez ainsi vos chances de contrer les effets du décalage horaire.
On garde en réserve les activités plus « exigeantes » pour plus tard, mais on se motive à bouger et à visiter dès la première journée. Ne serait-ce que pour faire une grande marche ou aller au parc, sortir de sa chambre d’hôtel ou de son appartement est important.
Adapter les activités selon le sens de votre voyage :
Voyage vers l’Est (ex. de Montréal à Paris)
Au cours des premiers jours, on privilégie les activités extérieures le matin et en début d’après-midi. On garde les visites intérieures pour les fins de journée. Le tout aidera à se coucher un peu plus tôt et à se réveiller, par conséquent, un peu plus tôt également.
Voyager vers l’Ouest (ex. De Paris à Montréal)
Pour aider à gagner quelques heures de sommeil le matin, et à l’inverse, à retarder l’heure du coucher le soir, on planifie de faire des activités intérieures le matin et on essaie de s’exposer davantage à la lumière naturelle extérieure en fin de journée.
Décaler l’heure de coucher progressivement et faire des siestes
Il est normal de vouloir que bébé s’adapte à l’horaire du pays le plus vite possible afin qu’il puisse profiter pleinement des vacances en famille. Toutefois, il ne faut pas non plus le forcer à assumer un décalage horaire de plusieurs heures en un jour. Gardez à l’esprit que l’excès de fatigue, rime souvent avec mauvaise humeur, difficultés pour s’endormir, réveils nocturnes plus nombreux et/ou très matinaux. Alors si vous ne deviez retenir qu’une chose de tous ces conseils : tentez au maximum de permettre à votre enfant de dormir autant que possible ! Avant, pendant, et après votre voyage.
Évitez donc de le garder éveillé jusqu’à ce qu’il tombe d’épuisement, et laissez-lui plutôt un temps d’adaptation de trois à quatre jours, durant lequel vous décalerez son heure de coucher progressivement. L’idéal est de le faire tenir une demi-heure ou une heure de plus chaque jour par exemple.
Au fur et à mesure que les jours passent, il se peut qu’il se sente fatigué dès midi – treize heures. Dans ce cas, faites-lui faire une sieste vers 13h/14h/15h, et ne le laissez plus dormir après 16h/17h pour qu’il puisse se rendormir le soir entre 19h et 22h. Après la sieste, optez par exemple pour une balade extérieure et prenez le soleil.
Adapter les repas à l’heure locale
Lorsque vous devez gérer un décalage horaire, les repas sont importants. En effet, ce sont également des donneurs de temps. Ils font partie des habitudes qui vous permettent de vous aligner naturellement avec le fuseau horaire local.
Pendant les premiers jours, aidez vos enfants à s’adapter au nouveau fuseau horaire en mangeant peu mais souvent. Les enfants auront probablement faim à des moments inhabituels pendant la période d’adaptation de leur corps. Veillez à toujours avoir des encas sains avec vous pour les aider à surmonter les premiers jours. Proposez-leur aussi beaucoup d’eau et de jus de fruits pour les réhydrater après l’avion.
Créez un environnement propice au sommeil
Assurez-vous que la chambre d’hôtel ou le lieu d’hébergement offre un environnement propice au sommeil.
Utilisez des rideaux occultants, régulez la température et apportez des objets familiers pour recréer un cadre rassurant et des repères pour votre enfant.
Doudous, tétines, gigoteuses, couvertures…le fait de retrouver une odeur et des objets familiers le tranquilliseront. Alors ne lésinez pas, quitte à les prévoir en double ou triple pour les moins encombrants (si jamais vous en perdez un dans le voyage) et ne les lavez surtout pas avant de partir !
Créer de nouvelles opportunités
Le décalage horaire n’a pas que des points négatifs ! Il nous donne la possibilité de créer de nouvelles expériences.
Que ce soit de marcher en famille dans les rues désertes de Hong Kong à 5 h du matin, de promener un bébé insomniaque en plein coeur de Hanoï à 3 h du matin (et sympathiser avec les regards curieux des passants) ou de veiller très tard au restaurant avec le petit dernier en très grande forme à Barcelone, les effets du décalage horaire peuvent créer des moments magiques.
Rien ne sert de « lutter » contre le décalage, mieux vaut en tirer profit de manière positive.